Monsieur le législateur de la loi sur les free-party, tu es un con...
Ta loi ne sert qu'à embêter les artistes libres sous des prétextes
fallacieux parce que :
1° Ta sacro-sainte propriété, nous n'y portons d'atteintes que
temporaires et jamais irréversibles.
2° La toxicomanie est un problème de santé publique ; or ton seul
souci est de dénicher d'exemplaires coupables au lieu de faire de la
prévention.
3° Nul n'est censé ignorer Ta loi... Tu fixes un seuil à 500 et la
menace répressive surgit bien en deçà – aux mains de l'Etat, la force
s'appelle droit…
4° Ta déclaration au préfet est inique.
5° L'Art et la Culture ne peuvent à tes yeux que croupir dans le
tombeau des musées.
La loi sur les free-party met entre les mains des forces de l'ordre
responsables du désordre public le droit de disposer de la culture des
hommes : c'est une prétention singulière de la police moderne que de
vouloir dicter ses divertissements à la conscience de chacun.
Tous les bêlements de la charte officielle sur les free-party sont
sans pouvoir d'action contre ce fait de conscience : à savoir que je
suis le maître de mon plaisir. Tout homme est juge, et juge exclusif,
de la médiocrité culturelle ambiante, ou encore de la vacuité
intellectuelle qu'il peut honnêtement supporter.
Autorisation d'organiser des fêtes libres ou non, il y a une
autorisation que nulle infantilisation politique ne m'enlèvera jamais,
c'est celle qui me dicte le sentiment de ma vie psychique. Et si je
suis privé de ma liberté, il ne me reste qu'une chose à faire, la
reconquérir par la force ou la ruse, au nez et à la barbe de ceux qui
me l'ont confisquée.
Messieurs les dictateurs de l'Etat Policier de Phrance, vous êtes des
cuistres rognés : il y a une chose que vous devriez mieux mesurer :
c'est que l'Art Libre est cette imprescriptible et impérieuse
substance qui permet de rentrer dans la vie de leur âme à ceux qui en
ont été privé.
Il y a un mal contre lequel la Fête Libre est souverain et ce mal
s'appelle l'Ennui, dans sa forme mentale, policière, policée,
obligatoire ou souhaitée, comme vous voudrez.
L'Ennui qui fait les fous.
L'Ennui qui fait les brutes.
L'Ennui qui fait les déjà-morts .
L'Ennui que la police connaît trop bien.
L'Ennui que votre Ministre de la Culture n'entend pas.
L'Ennui qui lèse la vie.
L'Ennui qui pince la corde ombilicale de la vie.
Par votre loi inique vous mettez entre les mains de gens en qui je
n'ai aucune espèce de confiance, patrons de boite de nuit,
organisateurs de divertissements nuls, juges en bien-séance,
policiers, gendarmes, inspecteurs du Spectacle, le droit le disposer
de mon plaisir, d'un plaisir en moi aussi fort que les décibels de
tous les murs de son du paradis.
Tremblements du corps ou de l'âme, il n'existe pas de sismographe
humain qui permette à qui me regarde danser d'arriver à une évaluation
de ma capacité à en jouir !
Rentrez dans vos greniers, pusillanimes policiers, et toi aussi,
Monsieur le Législateur Moutonnier, ce n'est pas par amour des hommes
que tu délires, c'est par tradition d'imbécillité.
Ton ignorance de ce que c'est qu'une fête libre n'a d'égale que ta
sottise à la limiter.
Je te souhaite que ta loi retombe sur ton fils, ta fille, ton
petit-fils, ta petite-fille et toute ta postérité. Et maintenant gobe
ta loi.